Hola les gaaaaaaars,
Je crois que je n’ai jamais déserté mon blog aussi longtemps, en 11 ans de carrière. Et pourtant, qu’est-ce que c’est bon, ohlala, d’écrire ces quelques mots. J’ai ouvert ce document Word et rien qu’en tapant les premières lettres de cet article, le sourire m’est revenu, les papillons dans le ventre aussi, l’envie, la motivation, le goût de l’écriture, bref, LA VIE QUOI.
J’ai arrêté d’écrire ici parce que j’étais trop occupée à écrire ailleurs, pour mes clients, pour de l’argent, pour bosser, pour produire, pour consommer, pour m’aliéner le cerveau, ouais, surtout. J’ai arrêté d’écrire ici alors que c’est clairement l’activité que j’aime le plus au monde : écrire sans contraintes, sans but, sans règles et sans objectif, juste par passion. Alors voilà, on est en 2022 et j’ai envie de revenir aux sources. De faire des trucs qui me font bander. D’arrêter de vouloir que chaque action de mon quotidien ait un but, un sens. D’écrire des choses parfois vulgaires, qui auraient choqué ma grand-mère, mais qui me ressemblent. Alors, voilà, SALUT LES PTITES BITES, JE SUIS DE RETOUR ! (pardon) (je commence trop fort) (#nofilter).
Ça va vous ?
J’ai cru constater sur les réseaux sociaux que la plupart des gens sur Terre avaient trouvé le mois de Janvier interminable. Je fais partie de cette team. Je vous jure, j’ai l’impression que le mois de Janvier est monté dans un camion de 7 tonnes et qu’il m’a roulé dessus tous les matins, tous les midis et tous les soirs. J’ai fait une auto-analyse de ce phénomène et je crois que j’ai quelques pistes pour expliquer ce merdier.
Le mois de décembre est toujours fou, chargé en travail, chargé en émotions, chargé en « Putain mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui acheter pour Noël ? » ou en « Ah sympa cette essoreuse à salade, ça change comme cadeau ».
Cette année, il a été chargé en Covid aussi. BAM, après 2 ans de résistance, le type (je parle du Coco, oui) a frappé à nos portes comme un témoin de Jéhovah et BAM, en mode Covid all inclusive pour tout le monde. Bon, je ne vais pas vous faire un mélodrame sur les symptômes et sur tout le merdier, mais en tout cas, je dois dire qu’il m’a remuée psychologiquement. Pas pour la maladie, mais pour ce qu’il a remis en question. ATTENDEZ JE VOUS EXPLIQUE.
Vous le savez sûrement (ou pas), je travaille à mon compte et genre mon travail, c’est ma vie quoi. Si je ne réponds pas à un mail d’un client dans les quinze minutes qui suivent sa réception, une partie de moi meurt, pour toujours. Si je suis en retard d’une heure dans la livraison d’un projet, je suis persuadée que l’enfer va littéralement s’ouvrir sous mes pieds et que le diable va m’emmener. Bref, je fais partie de ces gens qui ont l’impression qu’ils ont une dette envers la vie et que cette dette doit être payée en travaillant toujours plus.
Et puis là, d’un coup, je me retrouve soudainement isolée avec mon mec et mon fils de 2 ans, avec mille projets en cours, qui doivent être bouclés de « manière urgente » et une impossibilité technique de pouvoir continuer à bosser à 100 %. (#SCOOP : NON ON NE PEUT PAS TRAVAILLER ET GARDER UN ENFANT, EN TOUT CAS PAS LA VERSION QUE J’AI À LA MAISON). Alors, j’ai dû repousser des deadlines, j’ai dû annuler des trucs, j’ai dû improviser, quoi. Rien de fou, vous me direz, mais le fait de réaliser qu’en fait, ça n’allait pas changer la face du monde si je rendais un livre blanc en janvier 2022 plutôt que le 15 décembre, bah ça m’a fait remettre plein de choses en question. Je repense à toutes ces fois où je me suis dit « J’ai pas le choix, je dois faire ça pour telle date » , quitte à m’en rendre malade, ou encore « Non mais si je décale ce visio, je vais les mettre dans la merde ». Je repense à toutes mes vacances que j’ai totalement niquées parce que je pensais que le monde allait être réduit en cendres si je ne rendais pas un article tel jour à telle heure précise. Je repense au jour de mon accouchement où j’ai continué à bosser entre deux contractions parce que je ne voulais pas planter un client. Et puis, je repense au fait que j’ai prévenu aucun client que j’allais avoir un bébé, parce que je ne voulais surtout pas qu’ils pensent que j’allais être moins dispo et qu’ils me donnent donc moins de taf. Et bah je dis merci le Covid, du coup, parce que ça m’a aidée à me rendre compte que ce que je fais, bah si je ne le fais pas, le monde continue de tourner. Et mon monde à moi tourne même mieux, quand j’arrête de me foutre autant la pression. En décembre, j’ai pu prendre le temps de faire des crêpes à mon fils à 16h, de lui lire des histoires à 14h avant la sieste, de manger avec lui le midi, de l’habiller le matin sans lui dire “allez, vite vite vite” et de le regarder apprendre des nouveaux mots chaque jour. Bon, j’ai menti, je ne sais pas faire des crêpes, c’est Patrick qui les a faites. Mais j’ai pris le temps de les manger quoi. Meilleure leçon à retenir.
Après le Covid, il y a eu les fêtes. Les moments magiques qui font du bien, avec des petites personnes qui croient encore au Père-Noël et qui donnent envie d’y croire aussi. Et puis le ski. Une semaine entre amis, à manger du fromage fondu, à jouer dans la neige avec Baba et à prendre le temps d’avoir du temps. Il y a eu tout ça, toutes ces choses vraies, belles, pures, simples, qui rendent la vie jolie. Alors autant vous dire que quand j’ai ouvert mon ordi le lundi 3 janvier, avec des semaines de boulot en retard à rattraper, j’ai eu envie d’appeler ma mère en pleurant et de lui demander de me faire un mot d’absence pour la CPE du collège en disant que j’avais mal au ventre.
J’ai eu ce ressenti tous les matins du mois de janvier et j’ai comblé tout ça avec des Curly, des Chocapic et des bonbons toute la journée.
Mais maintenant, on est en février et j’ai envie de dire à janvier d’aller remettre sa culotte et d’aller se coucher, BYE LOOSER. C’était ça mon message du jour. En vrai, j’avais plein de choses intéressantes à vous raconter (parce que oui, malgré tout le vide intersidéral que je brasse dans cet article, il se passe parfois des choses qu’on peut qualifier d’intéressantes dans ma vie) mais je ne sais pas, je crois que j’avais envie d’expulser de mes tripes cette histoire de Covid, de boulot et de janvier. Et d’écrire noir sur blanc que ça y est, c’est décidé, ce week-end, je mangerai une raclette.